Louis de Funès, celui qui grâce à sa verve et à son hyperactivité légendaires avait fait de cette pièce un succès sans précédent dans les années 1960. Mais, parmi les acteurs du Boulevard romand, nul autre que lui ne pouvait être choisi pour interpréter un rôle qui lui colle parfaitement à la peau.

On retrouve bien sûr avec un énorme plaisir les tics, les manies et les mimiques du comédien français, retranscrites évidemment à la sauce Aucaigne (on ne le changera pas !) avec une foule de touches personnelles absolument hilarantes.

Impossible de ne pas éclater de rire dans la scène de l’accident de voiture, ou encore dans celle de la dot. Dans cette aventure mouvementée, il est entouré du truculent Christian Martin (Vincent Kohler), un comptable indélicat passé maître dans
l’exercice de l’entourloupe, de sa femme (Maria Mettral), complètement à l’ouest et un peu cruche sur les bords, ainsi que de plusieurs autres protagonistes qui amènent à l’intrigue une pêche d’enfer.

Signée Antony Mettler, la mise en scène est nerveuse, incisive, réglée comme du papier à musique. Ça tourne à deux cents à l’heure sans une minute de répit. Cocasses, inattendues, loufoques, les situations s’enchaînent à un rythme effréné pour le plus grand plaisir du public. Considéré comme désuet par certains détracteurs, « Oscar » véhicule pourtant un style de spectacle qui permet juste de passer un bon moment sans prise de tête. Preuve en est, toutes les représentations à Colombier affichent déjà complet. PIERRE-ALAIN FAVRE